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Tout va bien Maman
2 juillet 2012

Balkans - Part 2

Seulement une semaine depuis Sarajevo, mais il s’en est passé des choses. 5 pays, 3 couchsurfing, 11 autostops, et j’en passe. Je ne m’attarderai pas sur Dubrovnik, d’abord parce que nous y sommes arrivées en bus (trop classique) et avons payé notre logement (idem), mais surtout parce que les endroits les plus touristiques sont aussi les moins propices aux expériences atypiques. Du coup, pour ajouter un peu de piment, on s’est assises dans un café juste devant un troupeau d’espagnols pour regarder le fameux quart de final France-Espagne, ce qui s’est révélé n’être pas drôle du tout (fallait s’y attendre). Faute de mieux, notre quête d’exotisme s’est terminée par une nuit sur la plage, vite transformée en une nuit dans-le-fond-du-parc-derrière-la-plage-pour-que-personne-puisse-nous-voir (merci au gardien de nuit pour sa clémence). Mais en dehors de ça, bien que la vieille ville se traverse en 1’39’’ montre en main, on est d’accord que c’est joli.

Descente du bus à Kotor, trois vieux nous sautent dessus pour qu’on loge chez eux. Ne préférant pas trancher trop rapidement, on décide de les laisser s’entretuer sous nos yeux (non sans avoir fait quelques paris au préalable) et de choisir le vainqueur. Une fois cette épreuve passée, une rapide déambulation dans la ville suffit à nous faire prendre conscience à quel point l’homme est capable du meilleur comme du pire. Et malheureusement, j’ai comme l’impression que plus les années passent, plus on fait dans le moche. C’est ainsi que l’ancienne forteresse, charmante au demeurant, côtoie les nouveaux buildings (par nouveaux, j’entends années 70), qui poussent le moche jusque dans ses derniers retranchements.

Nous n’avons donc pas attendu bien longtemps avant de nous mettre en route pour le Kosovo. Le stop s’être avéré être un petit parcours du combattant, plein de surprises et donc assez génial. Une première voiture nous a d’abord emmenées à Podgorica, puis nous avons passé quelques 2h30 dans le camion d’un monténégrin qui nous a déposées dans un coin paumé au milieu des montagnes. Nous désespérions de trouver une autre voiture (vu le trafic…) quand un homme s’est arrêté et a ouvert la porte de son van : sièges en cuir, petites serviettes Louis Vuitton sur chacun d’eux (kitsch, je sais, mais tout de même), écran plat intégré, néons au plafond, et j’en passe. Bref, Pimp My Ride en live (pour tous ceux ont perdu bien trop de temps devant leur télé étant plus jeunes et avaient MTV). Le conducteur est un agent immobilier qui a donc vraisemblablement réussi, et lorsque je lui demande si les gens skient beaucoup dans la région, il répond « oui, vous voyez la station de ski là-bas ? C’était à moi mais je l’ai vendue il y a 3-4  ans ». Soit. Tout ça pourrait n’être qu’une vaste mascarade, j’en conviens, mais au moment de le quitter... « wait, take this, it will pay for your next lunch » nous tendant 20 euros, tout droit sortis d’une enveloppe et non d’un portefeuille, histoire de pousser le cliché jusqu’au bout.

Après quoi il nous a fallu encore 4-5 stops pour atteindre le Kosovo, ce qui nous a obligées à passer la nuit à Rozaje et permis par la même occasion de découvrir la ville la plus BIZARRE du monde. Arrivées dans la soirée, nous cherchons un hôtel dans le centre, et nous étonnons de voir autant de personnes dans la rue, qui plus est marchant dans la même direction. Ravies à l’idée qu’un événement important se déroule précisément ce soir-là, on dépose vite nos sacs avant de revenir dans la rue principale. Nous suivons donc la foule, pour nous apercevoir que 100 mètres plus loin, les gens font tout bonnement demi-tour pour repartir dans l’autre sens. Nous avons ainsi fait 3 allers-retours de cette rue principale avant d’être certaines que nous ne rêvions pas. Autant dire qu’à la fin de la soirée, on connaissait le visage de la moitié des habitants. Sachez donc désormais que tous les soirs à Rozaje (prononcer Rojayé), une petite ville du Monténégro, les habitants parcourent inlassablement la rue principale pour discuter, et seulement discuter. La prochaine fois que vous avez l’impression de tourner en rond, repensez-y.

Nous avons donc finalement atteint le Kosovo, et plus exactement Prizren, mais dès le lendemain, il nous a fallu partir pour Skopje. Toujours en stop, une autre aventure. Skopje, ville étonnante, dans laquelle les statues colossales poussent comme des champignons, dans l’unique but de faire grandir le patriotisme des Macédoniens. En réalité, ceux-ci n’y voient aucun intérêt et regrettent que ces millions d’euros ne soient pas utilisés de manière plus intelligente. Dormir chez l’habitant aura été une fois de plus instructif.

Et pour finir, une halte à Thessalonique, d’où Claire est repartie il y a maintenant 2 jours. Je poursuis donc mon voyage seule, direction Athènes pour rejoindre la Turquie en voilier (j’en avais marre de la route…). A la prochaine donc. Et merci Claire d’avoir rendu ce début de voyage à ton image : doux et agréable. En guise d’au revoir, je termine par une de tes citations : « Le macdo, c’est un peu comme se sentir chez soi mais dans n’importe quel pays ».

Ne t’inquiète pas Maman, tout va toujours bien.

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